À 32 ans, Valentin Ranger s’impose déjà comme une figure émergente importante de l’art contemporain français. Son art pluridisciplinaire lui permet de composer un univers fantastique et sans limites. En représentant des entités hybrides, il dénonce le traitement des minorités.
Valentin Ranger est né en 1992 à Paris. Il entame dans un premier temps des études de théâtre, avant de s’orienter vers l’art. C’est comme cela qu’il intègre les Beaux-Arts de Paris et le Royal College of Art de Londres. Durant ses années d’étude, il développe un intérêt pour des disciplines diversifiées : dessin, peinture, sculpture, 3D ou vidéo. Il est aujourd’hui un grand espoir de l’art contemporain.
Un “immense opéra” unique
Cette pluridisciplinarité est essentielle pour mettre en pratique la quantité d’idées qui émanent de son esprit. Au-delà d’un artiste, il se qualifie lui-même comme un “conteur d’histoire”. Une histoire qui prend ses racines dans des personnages, des décors et des scènes qui constituent son autre monde. Ainsi, au travers de cet univers fantastique, chaque œuvre fait partie intégrante d’une œuvre d’art totale, un “immense opéra”, comme il l’appelle.
Cet opéra fantastique comprend un foisonnement d’éléments et d’êtres hybrides et agenres. Ils ont tous des têtes en cœur et sont les gardiens d’un pays de merveilles, fait de couleurs vives et sucrées. Toutes ces créatures interagissent et coexistent au point de fusionner dans des scènes euphoriques pour donner lieu à des créations entre exaltation et danger, entre jouissance et contagion. C’est ainsi que l’on croise :
- des arbustes-spermatozoïdes
- des femmes-génisses
- des fruits phalliques
- des hommes-papillons
Un univers dénonciateur
Tous ces éléments ne sont néanmoins pas là par hasard. En effet, elles reflètent des corps marginalisés et stigmatisés, ceux des minorités. L’artiste de 32 ans dénonce ainsi le traitement des communautés LGBTQ+ ainsi que des malades et des handicapés. Ceux-ci évoluent dans des lieux inspirés par les backrooms ou des jeux vidéo. On retrouve notamment cette inspiration dans Metahospital (2022).
“À travers ma pratique, ce monde digital devient une société autonome qui nous tend un contre-miroir de notre rapport au corps.“
Nombreuses expositions et créations uniques
Bien qu’il ait longtemps gardé pour lui ses créations, son travail est d’ores et déjà reconnu par ses pairs puisque plusieurs de ses créations ont déjà été exposées. La première était en mai 2022, à l’occasion de la première exposition collective du Reiffers Art Initiatives au Studio des Acacias.
En 2024, le Français s’est vu accorder une première exposition personnelle à la galerie Spiaggia Libera de Paris. Intitulée “Infected/Disfigured”, elle présente toute l’étendue de sa pratique. On y retrouve ainsi des grands dessins muraux colorés, mais aussi des sculptures de petites tailles, réalisées en 3D. Certains êtres présents dans les œuvres sont issus des films de l’artiste projetés dans une salle.
D’autres personnages inédits sont également représentés comme les Orgiax. Ensemble, ils forment une communauté secrète de comédiens. Ces Orgiax sont des créatures mystérieuses, Valentin Ranger explique : “ce sont des avatars de moi-même, mélangés à la mémoire d’autres présences, vivantes ou mortes”, témoignant de la complexité des créations de cet artiste singulier.

Ces personnages uniques sont présents dans l’une des ses œuvres les plus connues “Le nouveau printemps Orgiax” (2024). Cette œuvre, d’abord réalisée par ordinateur, avant d’être imprimée sur la toile puis peinte, est aussi ambiguë qu’édénique. En effet, avec ses tons roses, cette toile carrée d’1m60 illustre 3 êtres humanoïdes, se caressant leurs corps lisses et brillants. Celui du milieu est vêtu de discrètes cornes de diable, tandis que les deux autres portent des ailes d’anges, ajoutant de l’ambiguïté à cette œuvre. D’autres créatures à la peau translucide habitent cette création. Autour d’eux flottent des cœurs espiègles ainsi que des virus, symbole de l’opposition entre le désir et ses dangers.
“Pour cette série de peintures digitales, j’ai imaginé un groupe de personnages, les ‘Orgiax’, qui s’inspirent aussi bien des Dionysies que des lieux dédiés à la sexualité”
Cette explication souligne ainsi les nombreuses inspirations de Valentin Ranger : entre mythes antiques et questions contemporaines.
Une reconnaissance rapide
Les œuvres de Valentin Ranger continuent de susciter l’intérêt des observateurs. Ainsi ses travaux sont actuellement exposés à travers le monde :
- à la Public Service Gallery de Stockholm
- à la Therapeia Art Residency en Grèce
- à 100% L’EXPO dans la grande halle de La Villette
- à la villa Noailles de Toulon
De plus, Valentin Ranger a déjà obtenu des récompenses du milieu de l’art. En 2022, il a remporté le Prix Spécial du Jury des Révélations Emerige en 2022. La même année, il est lauréat du prix Dauphine pour l’art contemporain. Enfin, en 2025 il s’est vu accorder le Prix Utopie.
En outre, lorsqu’il publie régulièrement ses créations sur ses réseaux sociaux, les réactions sont unanimes :
C’est superbe ! Bravo Valentin
Ooooooo ca a l’air incroyable faut absolument que j’aille voir ça!!
Trop beau 💜
Magnifique !!🙌🔥
Ainsi, au travers de ses travaux, le jeune artiste Valentin Ranger remet en question le rapport au corps et les normes sociales. Grâce à son monde hybride, il offre une vision alternative et inclusive du monde.