Les tableaux de Gustav Klimt sont aujourd’hui reconnus à travers le monde. Cependant entre innovation, liberté artistique et controverses, ce personnage unique n’a pas toujours fait l’unanimité.
Gustave Klimt : icône de l’Art nouveau
Les tableaux de Gustav Klimt sont des figures emblématiques de la période de l’Art nouveau, bien qu’en désaccord avec les codes académiques de son époque. En effet, ses œuvres allient parfaitement ornementations complexes, symbolisme et sensualité affirmée. Reconnaissables entre tous, les tableaux de Gustav Klimt emportent le spectateur dans un univers où l’érotisme côtoie des références mythologiques remises à la mode ; où les motifs byzantins rencontrent les aspirations modernes et l’or. Pour lui :
“Tout l’art est érotique”
L’utilisation de la feuille d’or dans la majorité des tableaux de Gustav Klimt rend ces toiles uniques. L’apogée de cette technique, héritée des mosaïques byzantines et de son père, est atteinte dans Le Baiser (1907-1908). Un couple enlacé est couvert d’un manteau doré, ornée de motifs géométriques et floraux, un symbole de l’union entre l’amour et l’art
Des thèmes profonds et novateurs
Au-delà de l’érotisme, le peintre autrichien explore également des thèmes profonds comme la vie, la mort ou la féminité. Ainsi, dans plusieurs toiles, il évoque le cycle inévitable de la vie humaine. Il est également un pionnier dans l’exploration de la psychologie à travers l’art. Les Trois Âges de la femme (1905), décrit parfaitement cette inspiration. En effet, la jeunesse et la vieillesse sont confrontées avec une symbolique forte. Ainsi, les ornements colorés, autour de la mère et de l’enfant contrastent avec le dépouillement de la figure âgée.

En outre, les tableaux de Gustav Klimt sont remplis de références à l’antiquité et aux mythes anciens, opposés à une sensualité moderne. Dans Judith et Holopherne (1901), Judith en femme fatale, retient la tête d’Holopherne avec une expression énigmatique.
Les tableaux de Gustav Klimt : un style unique et libre
Dès les années 1890, l’Autrichien s’éloigne des conventions académiques pour trouver son propre style, unique et libre. Ainsi, alors que la majorité des travaux du XIXème siècle représentent des scènes historiques et morales, Gustav Klimt décide lui d’évoquer l’intime, le fantasme ou le désir. Un choix parfois critiqué mais qui touchait alors une grande partie des observateurs.
Dans cette idée, il cofonde en 1897 la Sécession viennoise, un mouvement qui doit faire rayonner l’art autrichien internationalement mais surtout le faire sortir des normes établies. Ainsi, Gustav Klimt s’impose rapidement comme une figure majeure de l’Art Nouveau. En tant que président de ce groupe, il milite pour plus d’indépendance artistique et pour une vision plus ouverte de la création. En effet, il souhaite réduire les différences alors en place entre les arts majeurs et décoratifs. De plus, il écrit régulièrement pour la revue Ver Sacrum dans laquelle il fait circuler une nouvelle idée de l’art.
Liberté et controverses
La liberté de Gustav Klimt se retrouve dans tous ses travaux. Cependant, elle a souvent été controversée. Au début du XXème siècle l’université de Vienne lui commande des toiles décoratives pour son plafond. Le peintre autrichien réalise alors des allégories de la philosophie, de la médecine ou de la sculpture. Cependant le résultat mettant en scène nudité, souffrance et abstraction scandalise le public. L’artiste est alors contraint de rendre l’argent perçu et de prendre ses toiles.
Outre la liberté dans les thèmes abordés, Gustav Klimt s’autorise un choix large et étonnant de supports pour son art. L’utilisation de l’or surprend dès le départ, mais ce fait s’illustre surtout lorsqu’il ambitionne une “oeuvre d’art totale”. Celle-ci devait s’appuyer sur de multiples formes d’art comme la peinture, l’architecture, le design ou la musique.
Un talent artistique inné
Gustav Klimt est né le 14 juillet 1862, à Baumgarten, près de Vienne. Il est le deuxième d’une fratrie de sept enfants. Il grandit dans un milieu pauvre et instable. Son père est orfèvre, sa mère chanteuse. Sa sœur décède alors qu’elle n’a que 5 ans. Une épreuve qui anéantira sa mère. Cependant son talent artistique se révèle rapidement et il parvient à intégrer l’École des Arts et Métiers de Vienne à seulement 14 ans. Il y apprend diverses techniques artistiques, qui l’influenceront dans ses futurs travaux.
Premiers tableaux de Gustav Klimt
Sa première réalisation remonte aux années 1880, lorsqu’il participe aux décors du Kunsthistorisches Museum de Vienne. En 1883, il fonde la Compagnie des Artistes avec son frère Ernst et leur ami Franz Matsch. Le succès est rapide pour la petite entreprise et les commandes de peintures ou fresques affluent pour des acteurs publics ou privés. Ils travailleront notamment pour le Burgtheater de Vienne.
Cependant, le jeune artiste aspire rapidement à un art plus libre et personnel. C’est chose faite lorsqu’il rejoint la Sécession viennoise. Leur devise symbolise cette volonté d’innovation :
“À chaque âge son art, à chaque art sa liberté”
Emilie Flöge : une muse mystérieuse
Bien que très discret sur sa vie privée et n’ayant jamais officialisé de relation avec une femme, Gustav Klimt semble avoir eu plusieurs maîtresses. La plus marquante est certainement Emilie Flöge, styliste viennoise à succès. Même sans mariage, un lien unique les a liés pendant près de 27 ans. Ainsi, Emilie est souvent décrite comme la muse éternelle de Klimt. En effet, certaines oeuvres dont Le Baiser seraient basées sur cette femme. Cependant là où Klimt représentait régulièrement l’érotisme et le désir dans ses toiles, il le faisait beaucoup moins lorsqu’il s’agissait d’Emilie.

Un héritage intemporel
À la fin de sa carrière, il s’éloigne de l’art décoratif et rompt avec la Sécession viennoise au profit de nouvelles formes d’art, notamment le fauvisme. Il obtient encore quelques commandes, notamment de portraits bourgeois, qui entretiennent sa renommée. En 1917, il est nommé membre honoraire de l’Académie des beaux-arts de Vienne. Un an plus tard, il meurt. Les circonstances de son décès restent floues même s’il pourrait bien être mort d’une congestion cérébrale.
Plus qu’un simple peintre, Gustav Klimt aura révolutionné son art et influencé des générations. De son vivant comme après, les tableaux de Gustav Klimt continuent de fasciner et d’inspirer, incarnant une liberté artistique et un changement dans les mœurs. Aujourd’hui encore, sur un compte Instagram qui lui est dédié les commentaires affluent :
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- I LOVE IT ❤️
- Beautiful work… by this great master 😍😍😍
- Beautiful 👌
Plusieurs musées conservent actuellement ses œuvres à travers le monde : le Belvédère de Vienne, qui conserve Le Baiser, le Kunsthistorisches Museum de Vienne ou encore la Neue Galerie de New York. De plus, des films à son sujet ont été réalisés comme Klimt (2006) ou Woman in Gold (2015). Une nouvelle preuve de son héritage à travers les décennies.