Les œuvres d’Edward Hopper continuent d’interroger sur la condition humaine. Peintre marquant du XXème siècle, il a proposé une série de travaux centrés sur les thèmes de la solitude et de l’isolement.

L’œuvre d’Edward Hopper : un style unique
Hopper adopte un style très particulier et personnel, inspiré de ses expériences. Les œuvres d’Edward Hopper contiennent en effet une profondeur symbolique, en opposition à une banalité apparente. Ses toiles réalistes montrent des objets ou des personnages anodins, mais tous dotés de sentiments profonds. La majorité d’entre eux sont isolés ou en perdition afin de dénoncer la condition humain et l’Amérique de l’époque.
Le peintre parvient ainsi à captiver le vide, dans des moments lourds d’anxiété. Cela crée un sentiment d’attente comme si quelque chose allait se passer après le tableau. Un sentiment qui ressort particulièrement dans Essence (1940), où le pompiste semble attendre un client qui n’arrivera jamais.

Les œuvres de Edward Hopper font donc figure de dénonciations d’une Amérique en perdition, notamment après la crise de 1929. Une période qui le marquera dans ses créations avec des couleurs inquiétantes et une solitude omniprésente. Ainsi n’apparaîtra jamais dans ses tableaux la grandeur du American way of life mais plutôt le quotidien des Américains. Hopper déclarait lui-même : “Si vous pouviez le dire avec des mots, il n’y aurait aucune raison de le peindre.”
L’œuvre d’Edward Hopper ; une positivité caché
Cependant il ne faut pas voir dans les œuvres d’ Edward Hopper que de la négativité. En effet, bien qu’il exprime ses angoisses grâce à des personnages isolés, il les met en avant grâce à une luminosité caractéristique, présente notamment dans Soleil du matin (1952). De quoi ajouter de la positivité dans ses travaux. Il affirme à ce propos :
“Ce n’était pas les gens que je voulais peindre. Ce que je voulais peindre c’était le rayon de soleil sur le côté de la maison”

Edward Hopper est né en 1882 à New York. Issu d’une famille modeste, rien ne le prédestine à devenir peintre. Cependant, sa mère l’encourage régulièrement à dessiner, consciente du plaisir que cela procure à son fils. Celui-ci part régulièrement en ville avec son calepin et son crayon, pour retranscrire les émotions des passants.
Dans sa ville de Nyak, il passe également beaucoup de temps dans sa chambre. Il y découvre alors une relation complexe entre l’extérieur et l’intérieur. Un phénomène qu’on retrouvera régulièrement dans ses travaux, notamment grâce à de fabuleux jeux de lumière.
Premières inspirations
Le jeune Edward Hopper se lance alors dans des études à la New York School of Art. Conscient qu’il sera compliqué de gagner sa vie grâce à l’art, le jeune homme entreprend dans un premier temps une carrière d’illustrateur publicitaire. En parallèle, il peint de son côté, déjà dans un style très intimiste avec un réalisme presque photographique, en opposition avec les codes de son temps.
Après avoir passé de nombreuses années à New York, il traverse l’Europe entre 1906 et 1910. Grâce à ce voyage, il découvre Paris et la culture française pour laquelle il développe une passion. Edward Hopper profite également de ce périple pour étudier les maîtres du réalisme européen comme Rembrandt ou Manet. Cependant, il ne veut pas être un simple continuateur, mais aspire plutôt à doter l’Amérique d’un art figuratif indépendant.
Début de carrière
De retour à New York en 1913, sa carrière d’artiste se lance enfin, grâce à la location d’un atelier à Greenwich Village. La carrière du peintre décolle seulement dans les années 1920, alors qu’il s’installe à Cape Cod avec sa femme. Son couple reste cependant instable jusqu’à la fin de sa vie, notamment à cause de son caractère solitaire, lui qui pouvait rester des jours sans parler.

Une oeuvre rapidement reconnue
Le succès se profile très vite pour l’Américain. En effet, dès 1933, le Museum of Modern Art lui consacre une exposition. De plus, il est invité à représenter les États-Unis lors de la Biennale de Venise en 1952.
Un héritage fort
Le peintre décède en 1967 mais laisse derrière lui un fort héritage. Son univers a notamment inspiré bon nombre de cinéastes. Le réalisateur Alfred Hitchcock a repris le tableau Maison au bord de la voie ferrée (1925) pour le décor de son film Psychose. Plus récemment le réalisateur allemand Wim Wender a proposé un court métrage 3D qui nous plonge dans les tableaux de Hopper.

Les œuvres d’Edward Hopper ont également regagné en popularité lors du Covid-19, grâce à ses paysages urbains déserts et ses personnages isolés. Michel Tisserand avait publié certains tableaux sur son compte X, posant la question des relations humaines lors de cette période.
