Les origines de la Vénus de Willendorf sont restées un mystère pendant plus de 100 ans. Cette statuette découverte en Autriche a permis des avancées majeures en termes de connaissance préhistoriques mais reste entourée de nombreux mystères.
La question des origines de la Vénus de Willendorf remonte à sa découverte en 1908. Lors de travaux d’aménagement pour une ligne de chemin de fer près de Willendorf en Autriche, deux chercheurs Josef Szombathy et Josef Bayer découvrent une statuette de 11 centimètres. Plus tard, on découvre qu’elle aurait passé près de 30 000 ans sous terre. La Vénus de Willendorf devient rapidement une icône de la préhistoire, mais son origine reste longtemps inconnue.
Les origines de la Vénus de Willendorf : un long mystère
Actuellement conservée au Musée d’Histoire naturelle de Vienne, les origines de la Vénus de Willendorf sont restées un mystère jusqu’à 2022. En effet, une équipe pluridisciplinaire, menée par l’anthropologue Gerhard Weber, a réussi à retracer l’origine de la matière utilisée pour cette sculpture.

Pour cela, ils ont utilisé des techniques tomodensitométriques. Pour faire simple, ils ont utilisé des scanners très puissants, avec une résolution de 11,5 micromètres, qui permettent de voir à l’intérieur de cette statue, sans l’ouvrir. La découverte qui a principalement aidé les chercheurs est que la matière de la statue est hétérogène. En effet, elle inclut six grains très denses de limonite et des fragments de coquillages datant du Jurassique. Ainsi, en comparant ces résultats avec des échantillons européens déjà étudiés, les scientifiques ont pu déterminer leur origine. Gerhard Weber explique ainsi :
“Il s’est avéré que le nord de l’Italie a un match parfait”.
Pour être plus précis, la matière proviendrait probablement du site de Sega di Ala, près du lac de Garde, situé à environ 500 km de Willendorf. Cependant, l’Ukraine reste également une hypothèse plausible, mais plus lointaine (1600 km).

Une découverte majeure
Cette découverte a permis de faire des avancées majeures en termes de connaissance des peuples du Paléolithique supérieur. Ainsi, on a découvert que les groupes de chasseurs-cueilleurs avançaient au rythme des troupeaux et des cours d’eau. Les scientifiques émettent alors deux hypothèses : soit la Vénus a été déplacée de génération en génération, soit elle a été utilisée comme monnaie d’échange.
Après avoir découvert l’origine de cette statue, les scientifiques ont cherché à comprendre le chemin qu’avaient emprunté les peuples. Les Alpes étant peu praticables à cette époque, il est possible qu’ils aient choisi de passer par la plaine de Pannonie, pour un voyage total de 1000 km.
Un symbole paléolithique et contemporain
Cette statue s’inscrit dans la lignée des nombreuses Vénus découvertes, souvent représentantes de la fécondité. Celle-ci en particulier possède des formes généreuses : seins, fesses et ventre proéminents, pouvant symboliser une femme enceinte. Elle se distingue cependant par sa matière, le calcaire oolithe, tandis que la majorité des statues sont faites en ivoire. En outre, des traces de pigments peuvent indiquer que la Vénus de Willendorf était, au départ, recouverte de rouge.
Encore aujourd’hui, la Vénus de Willendorf fascine et constitue l’une des meilleures preuves de l’art primitif en Europe. En effet, en 2018 une publication l’a montrant sur Facebook avait été censurée pour nudité, suscitant l’indignation la plus totale. De plus, à l’occasion du centenaire de sa découverte, un timbre-poste hologramme la représentant avait été dévoilé.
Finalement, les origines de la Vénus de Willendorf sont désormais bien connues. Cependant, sa fonction interroge encore : objet symbolique, porte-bonheur ou encore monnaie d’échange ? L’absence de traces écrites et d’origine fixe renforcent encore la légende de cet objet.