Musée Marmottan Monet

Musée Marmottan Monet : voyage au coeur de l’impressionnisme

Le musée Marmottan Monet est une référence de l’impressionnisme. En plus d’être la première réserve mondiale d’oeuvres de Claude Monet, il présente des artistes moins connus au travers d’expositions permanentes ou temporaires.

Musée Marmottan Monet
Jacques Carlu est l’architecte du musée Marmottan Monet

À l’origine du musée Marmottan Monet, un château. Le château de la Muette de Passy. Après la Révolution française, le domaine est vendu par lots. En 1860, le jardin devient la propriété de la ville de Paris et, à la demande du baron Haussmann, devient un jardin public.

Ensuite, une clientèle riche cherche à racheter des parcelles pour y construire des habitations. C’est ainsi que le duc de Valmy achète, en 1863, une partie de la propriété et y fait construire plusieurs bâtiments. À sa mort en 1868, sa fille cherche à se débarrasser de cette propriété. 

Jules Marmottan, riche industriel, rachète donc, en 1882, cet ensemble. Né en 1829, il devient rapidement le directeur des mines de Bruay qui comptent parmi les plus importantes du Pas-de-Calais. L’industriel est également un fervent amateur d’art, notamment médiéval. Une passion qu’il lègue à son fils Paul, tout comme le pavillon.

Un lieu dédié à l’Empire

Il se spécialise dans l’époque napoléonienne et transforme la demeure familiale en un écrin Empire. Il y réunit une impressionnante collection de meubles, tableaux, objets et ouvrages sur la période 1789-1830, parmi lesquels un lit ayant appartenu à Napoléon Ier, une pendule géorgienne en porcelaine et un somptueux lustre aux musiciennes.

À sa mort, en 1932, il lègue la maison et ses collections à l’Académie des Beaux-Arts. Celle-ci récupère la collection et décide de transformer la propriété en musée, qui ouvre ses portes en juin 1934.

Création du musée

C’est à partir de 1938 que le musée commence à s’ouvrir à l’art du XIXe siècle. En 1940, Victorine Donop de Monchy, fille du collectionneur Georges de Bellio fait don de la collection de son père. Celle-ci est composée de tableaux impressionnistes dont Impression, soleil levant de Monet, tableau qui a donné son nom au mouvement.

Un lègue surprenant puisque l’Académie était alors opposée à l’impressionnisme. L’acquisition de ces œuvres a été un tournant puisqu’après cela, ce mouvement artistique n’a plus quitté les murs du musée, qui en devient l’un des principaux dépositaires.

Le lègue de Michel Monet

Un deuxième tournant, ou plutôt une confirmation du virage impressionniste est le lègue de Michel Monet, fils de Claude. À la mort de son père, il hérite de l’atelier de Giverny, soit une centaine d’œuvres inédites, dont les Nymphéas, alors inconnues. Le musée reçoit donc cette centaine de travaux en 1966 et crée une nouvelle salle sous les jardins pour exposer les Nymphéas. Grâce à ce don, et à un nouveau lègue en 1985, le musée devient le premier fonds mondial de Claude Monet.

En plus des toiles de Monet, le musée conserve de rares chefs-d’œuvre :

  • Rue de Paris, temps de pluie de Gustave Caillebotte (1877)
  • Petite fille mangeant des cerises de Jeanne Chaudet (1817)
  • L’amour et psyché de Giovanni Maria Benzoni 

D’autres artiste mis à l’honneur

La deuxième exposition permanente du musée est consacrée à Berthe Morisot. Élève de Corot et muse de Manet, elle est l’une des figures majeures de l’impressionnisme. Cependant elle reste peu connue du public à cause de son faible volume de vente. C’est pourquoi, en 1993, ses descendants ont choisi le musée Marmottan Monet pour transmettre les œuvres de Berthe Morisot. Cette collection est composée de 25 peintures et plus de 65 dessins, aquarelles ou pastels.  

Des expositions temporaires

Berthe Morisot est également au cœur d’une exposition temporaire du 9 avril au 14 septembre. En effet, depuis 2019, le musée invite chaque année un artiste contemporain pour présenter ses collections. Cette fois, c’est Françoise Pétrovitch qui a été choisie avec son exposition “Soleil”.

Connue pour ses portraits, ses tableaux en rapport avec l’enfance, l’adolescence ou l’intime, elle entre en résonance avec Berthe Morisot. De plus le rapport à la nature est omniprésent chez les deux artistes comme le prouve les œuvres Roses Trémières de Berthe Morisot et Soleils de Françoise Pétrovitch.

L’autre exposition éphémère du musée se déroule du 9 avril au 31 août. Elle est dédiée à Eugène Boudin, souvent surnommé “le père de l’impressionnisme”. Orchestrée par l’historien de l’art Laurent Manoeuvre, elle dévoile 80 œuvres rares de la collection privée de Yann Guyvonrac’h, ainsi que des prêts d’institutions françaises.  L’exposition permet de retracer l’évolution d’un peintre majeur, souvent oublié, en passant des paysages normands aux marines méditerranéennes. « L’exposition dresse un panorama complet des thématiques abordées par le peintre : plages de Deauville, vues du Havre, lumière du Midi… », souligne Érik Desmazières, directeur du musée. Cette exposition s’intègre parfaitement dans l’esprit du musée puisque Eugène Boudin a été l’une des principales inspirations de Claude Monet. Celui-ci affirme : “Je dois tout à Boudin”.

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