Dès les premiers instants face aux œuvres d’art de Hilma af Klint, une énigme se dessine : comment une artiste aussi novatrice a-t-elle pu rester méconnue pendant près d’un siècle ? Pionnière de l’abstraction bien avant ses homologues masculins, cette peintre suédoise a donné naissance à un univers visuel profondément spirituel, riche en symboles, formes géométriques et forces invisibles. Aujourd’hui, ses toiles monumentales, ses carnets ésotériques et ses séries initiatiques suscitent un engouement mondial. Qui était-elle vraiment, et que nous dit encore son œuvre sur l’art, la vie et l’au-delà ?
Qui était vraiment Hilma af Klint ?
Les œuvres d’art de Hilma af Klint dégage une impression troublante : celle d’un monde parallèle où l’abstraction prend des allures de révélation mystique. Avant Kandinsky, Mondrian ou Malevitch, cette artiste suédoise née en 1862 explorait déjà les formes, les couleurs et les symboles pour traduire des réalités invisibles. Fille d’une famille noble et cultivée, elle grandit dans un climat propice à l’introspection, à la science et à l’ésotérisme. Rapidement, ses inclinations spirituelles prennent le pas sur les codes académiques, l’amenant à produire une œuvre en rupture totale avec son époque.
Au-delà de la peinture, Hilma af Klint a inventé un langage visuel inédit. Ce dernier étant à la croisée de la théosophie, de la géométrie sacrée, des sciences naturelles et des révélations médiumniques. Longtemps ignorée, son œuvre est aujourd’hui reconnue comme un socle fondateur de l’art abstrait, porteur d’une vision singulière de l’univers et de la conscience humaine.
Où peut-on voir les œuvres de Hilma af Klint aujourd’hui ?
Les œuvres d’art de Hilma af Klint sont conservées en grande partie par la Fondation Hilma af Klint à Stockholm. Mais son travail circule désormais dans le monde entier, grâce à des expositions temporaires qui suscitent à chaque fois l’enthousiasme du public. Musées d’art moderne, galeries spécialisées, institutions pluridisciplinaires accueillent régulièrement ses toiles, notamment ses séries emblématiques comme Les Dix Plus Grands ou Peintures pour le temple.
Pour planifier une visite, il est essentiel de consulter les agendas culturels des grands musées européens ou de suivre les annonces officielles de la Fondation. Ces expositions offrent l’opportunité rare d’approcher des œuvres puissantes, souvent monumentales, dans des conditions de présentation pensées pour respecter la charge spirituelle qu’elles véhiculent.
Hilma af Klint était-elle riche ?
Oui, Hilma af Klint est issue d’une famille fortunée, ce qui a eu un impact décisif sur sa carrière. Son indépendance financière lui a permis de s’éloigner du marché de l’art. Elle a pu suivre librement ses intuitions artistiques et spirituelles, sans avoir à vendre ses œuvres pour vivre. Cela lui a notamment permis de réaliser les célèbres œuvres d’art destinées au « temple », financées entièrement par ses propres moyens.

Quelle est la signification du cygne dans son œuvre ?
Le cygne est l’un des motifs récurrents dans les œuvres d’art de Hilma af Klint, notamment dans la série The Swan. Il symbolise chez elle la transformation spirituelle. C’est aussi la dualité entre lumière et obscurité, féminin et masculin, matière et esprit. Il devient un archétype visuel inspiré de l’alchimie et de la théosophie.
Dans The Swan, No 17, par exemple, les formes géométriques s’articulent autour du noir et du blanc. Elles représentent le conflit intérieur et la recherche d’unité. Ces tableaux ne se lisent pas comme des narrations. Ils sont plutôt des diagrammes symboliques, destinés à éveiller la conscience plutôt qu’à illustrer un récit.
De quelle religion était Hilma af Klint ?
Hilma af Klint a grandi dans une famille protestante, mais son cheminement l’a rapidement orientée vers des spiritualités alternatives. Elle s’initie très tôt à la théosophie, puis à l’anthroposophie fondée par Rudolf Steiner. Elle entretient d’ailleurs avec ce dernier une correspondance. Ces courants ésotériques vont profondément nourrir la dimension métaphysique de ses œuvres d’art.
Dans ses carnets, elle évoque fréquemment ses communications avec des entités spirituelles. C’est notamment le cas lors de séances de médiumnité réalisées avec le groupe « Les Cinq« . Son art devient alors le vecteur d’un savoir reçu, presque dicté, qu’elle retranscrit avec rigueur et foi dans la peinture.
Hilma af Klint était-elle mariée ?
Non, elle n’a jamais été mariée. Ce choix de vie s’inscrit dans une logique d’indépendance totale, tant sur le plan personnel qu’artistique. Elle se dévoue entièrement à sa mission spirituelle et à la création de ses œuvres d’art, souvent en collaboration avec d’autres femmes, notamment dans le cadre du groupe ésotérique « Les Cinq« .
Où repose Hilma af Klint aujourd’hui ?
Hilma af Klint est enterrée à Solna, en Suède, dans le comté de Stockholm. Sa tombe est devenue un lieu de recueillement pour ceux qui considèrent son œuvre comme une quête de sens et une forme d’initiation. Si les œuvres d’art de Hilma af Klint continuent de voyager à travers le monde, son corps, lui, repose à l’endroit même où elle a vu naître ses visions.
Que représente la série “Les Dix Plus Grands” ?
Réalisée entre 1907 et 1908, la série Les Dix Plus Grands figure parmi les œuvres d’art de Hilma af Klint les plus magistrales. Ces dix tableaux, allant jusqu’à 3 mètres de haut, représentent différentes étapes de la vie humaine : enfance, jeunesse, maturité, vieillesse… Chaque toile incarne un cycle de transformation spirituelle, mêlant formes organiques, lettres, couleurs vibrantes et motifs spiralés.
C’est un projet ambitieux, pensé comme un tout, où chaque élément participe à une narration cosmique. Ces œuvres sont la preuve éclatante que Hilma af Klint ne peignait pas pour décorer, mais pour révéler des vérités profondes sur l’existence.
Que sont les “Peintures pour le Temple” ?
Entre 1906 et 1915, Hilma af Klint réalise un ensemble de 193 tableaux appelés Peintures pour le Temple. Ces œuvres d’art de Hilma af Klint constituent son projet le plus spirituel, exécuté sous l’inspiration de guides invisibles. Chaque peinture est une pièce d’un immense puzzle initiatique censé orner un temple spirituel — qui n’a jamais vu le jour.
Ces œuvres sont rarement exposées dans leur totalité en raison de leur volume et de leur fragilité. Mais leur cohérence, leur puissance symbolique et leur audace visuelle en font un sommet de l’art moderne ésotérique. L’intensité du geste et l’exploration de forces invisibles rejoignent les recherches formelles d’autres pionniers de l’abstraction, bien que nourries ici d’un ésotérisme beaucoup plus structuré.
Quels livres en français permettent de découvrir son œuvre ?
L’essor récent des recherches sur les œuvres d’art de Hilma af Klint a donné naissance à une belle production éditoriale en langue française. On peut citer :
- Hilma af Klint. Visionnaire de l’invisible (Editions Actes Sud), ouvrage de référence.
- Les catalogues d’exposition du Centre Pompidou ou de la Serpentine Gallery.
- Des essais autour de la place des femmes dans l’art abstrait et l’influence de la théosophie.
Ces livres permettent de replacer l’œuvre dans son contexte, d’analyser sa structure symbolique et de mieux comprendre la portée de son message.
Quel impact a eu son exposition au Centre Pompidou ?
L’exposition des œuvres d’art de Hilma af Klint au Centre Pompidou a été un moment décisif dans la redécouverte de l’artiste. Le public français a pu découvrir l’ampleur de son travail et la cohérence de sa démarche. Cette exposition a permis de déconstruire les mythes sur les origines de l’abstraction, en réinscrivant Hilma af Klint comme pionnière du genre. Ce succès a renforcé son rayonnement international, confirmé l’intérêt académique pour son œuvre et marqué les esprits par la puissance émotionnelle et intellectuelle de sa peinture.



