Conscient des défis de la société contemporaine, le jeune artiste français Matias Agafonovas met un point d’honneur à utiliser essentiellement des matériaux de récupération pour ses toiles. Il transforme ainsi des éléments qu’il trouve au hasard lors de ses errances en œuvres puissantes. Découvrez le portrait d’un artiste à suivre.
Matias Agafonovas est né en 1999 aux Lilas, en région parisienne. Il vit et travaille actuellement à Paris. Passionné par l’art, c’est naturellement qu’il a choisi d’étudier à l’École des Arts Décoratifs – PSL. Il en est sorti diplômé en 2024 avec la spécialisation Image Imprimée.
D’ascendance brésilienne, il développe un art inspiré par les courants sud-américains. On retrouve ainsi de nombreux motifs et couleurs dans ses toiles.
Un art de récupération
Son art repose principalement sur une économie des moyens. Au fil de balades, de rencontres ou d’errances urbaines, il collecte des matériaux qui composeront ensuite ses oeuvres : bâches, fil de fer, porte anti-squat, céramique, …
Dans une démarche poétique sensorielle, il réalise des cartographies des lieux qu’il traverse et de ses rencontres. Les éléments rebuts trouvent une nouvelle vie dans des compositions hybrides. Le banal est ainsi transformé en émotions dans des autres porteuse de la mémoire du hasard de ses errances.
Son projet de diplôme, La Grande Messe des Vagabonds (2024), est une installation composée de plusieurs éléments avec une approche minimaliste. Tous les objets y sont porteurs d’une histoire, qui font s’interroger le spectateur. Lors de sa, l’artiste a ainsi repris la maxime suivante :
“La trouvaille est sacrée et l’intuition est guidée”.
Des techniques variés
Les travaux de l’artiste français sont également réalisés avec des techniques complexes. Ainsi, il crée des compositions abstraites desquelles émergent des paysages mentaux. Pour cela il s’appuie sur l’assemblage de plusieurs techniques : peinture, dessin, collage,… Ces techniques mixtes permettent de créer des toiles de récupération qui interrogent notre rapport à la consommation et à l’environnement.
“C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche” ; Pierre Soulages
Un travail déjà reconnu
Le talent de Matias Agafonovas est d’ores et déjà reconnu par ses pairs. Ainsi, il a été sélectionné parmi les six lauréats du programme Mennour Émergence 2025. Les autres artistes sont également issus d’écoles d’art comme les Beaux-Arts de Paris, l’École nationale supérieure d’Arts de Paris-Cergy. Ainsi ; Zoé Bernardi, Clémence Gbonon, Amine Habki, Ruoxi Jin et Nicolas Lebeau ont mis en lien leurs réalisations pluridisciplinaires dans l’exposition “L’heure bleue” qui se déroulait du 26 mars au 10 mai.
Cette initiative de la galerie Kamel Mennour permet un accompagnement pour les jeunes artistes. Il comprend notamment une dotation financière de 15 000, répartie entre les candidats (soit 2500 euros chacun), ainsi qu’un accompagnement dans la mise en place de l’exposition.
Matias Agafonovas a également eu l’occasion de présenter ses travaux dans la grande halle de La Villette lors de 100% L’EXPO.
Oeuvres majeures
- Accident grotesque, 2025
- Brisure de symétrie électrofaible, 2025
- Personnes indésirables, 2025
- Vovo et le rêve du Jockey Club, 2025
Au travers de son art, Matias Agafonovas invite les spectateurs à repenser leur rapport aux objets et à l’environnement. À la fois hasardeux et profond, ses travaux s’inscrivent dans les questionnements de la société contemporaine.