Qui est Rosa Bonheur, l’artiste novatrice et icône de l’émancipation féminine ?

De son vrai nom Marie-Rosalie Bonheur, Rosa Bonheur est née le 16 mars 1822 à Bordeaux. Elle est issue d’une famille d’artistes. Son père, Raimond Bonheur et son cousin, Ferdinand Bonheur sont tous des peintres. Rosa ainsi que ses frères et sœurs vont d’ailleurs suivre les traces de leurs parents pour se frayer un chemin dans l’art. La jeune femme est auteure de plusieurs toiles qui lui ont valu des récompenses et distinctions. Que dire du parcours impressionnant de Rosa Bonheur ?

Jeunesse et formation de Rosa Bonheur

Rosa Bonheur a fréquenté l’école élémentaire puis est mise en apprentissage comme couturière avant d’aller plus tard en pension. Cependant, son père a fini par la prendre dans son atelier. C’est là que toutes ses aptitudes artistiques vont se révéler.

Rosa Bonheur

Son père lui fait découvrir Félicité de La Mennais qui prétendait que les animaux avaient une âme. Rosa restera convaincue toute sa vie de cette découverte qui sera d’ailleurs l’élément important qui va faire vivre son art. Les animaux vont alors devenir sa spécialité, tant en peinture qu’en sculpture.

Le début de sa carrière d’artiste

À seulement 19 ans, Rosa Bonheur expose pour la première fois au salon du Louvre. Son œuvre (tableau, Bœufs et Taureaux, Race du Cantal) exposée au salon de 1845 lui a permis de remporter une médaille d’or. C’est cette distinction qui va lancer sa brillante carrière.

Après cette récompense, l’État lui commande un tableau agraire pour la somme de 3 000 francs. Elle propose dans la foulée, un an après, le Labourage nivernais qui a connu un grand succès.

Pourtant, c’est en 1853 que Rosa Bonheur va connaître un véritable succès avec l’exposition de Le marché aux chevaux. Une œuvre énorme qui a été remarquable au Salon de 1853. Les critiques à l’unanimité étaient élogieuses.

Après cette réussite, Rosa Bonheur va faire la rencontre d’Ernest Gambart. Ce dernier se chargera de lui organiser une tournée dans toute l’Europe dans le but de la faire connaître à l’étranger.

Le marché aux chevaux : le tableau qui révèle l’artiste au monde  

Avec ce chef d’œuvre de très grande taille (2,44 x 5 m) présenté au Salon de 1853, Rosa Bonheur est devenue très célèbre. À cette époque, les polémiques opposent sans cesse romantiques et classiques. Mais son tableau « a le rare et singulier privilège de ne soulever que des éloges dans tous les camps. C’est vraiment une peinture d’homme nerveuse, solide, pleine de franchise » dit le critique Henry de La Madelène.

Cependant, le tableau n’obtient pas de récompense et le jury ordonne que « Par décision spéciale, Mlle Rosa Bonheur et Mme Herbelin, ayant obtenu toutes les médailles qu’on peut accorder aux artistes, jouiront, à l’avenir des prérogatives auxquelles leur talent éminent leur donne droit. Leurs ouvrages seront exposés sans être soumis à l’examen du jury ».

Le tableau sera acheté par son agent Ernest Gambart à 40 000 francs. L’œuvre va parcourir plusieurs pays comme l’Angleterre et l’Ecosse. C’est un riche collectionneur américain qui l’achète par la suite pour en faire don au Metropolitan Museum de New York en 1887.

Rosa Bonheur, une femme engagée dans son art

Rosa Bonheur est la première femme artiste à être nommée au grade de chevalier de la Légion d’honneur en 1865. Vingt-cinq après, elle est encore promue officier de la Légion d’honneur.

À l’époque, plusieurs barrières étaient imposées aux femmes. Mais avec son talent hors normes, elle va accéder à la grande peinture grâce à son tableau Le Labourage nivernais en 1849. Cette œuvre a pour référence La Mare au diable de George Sand.  

Rosa Bonheur dessine une stratégie commerciale pour se faire assez d’argent et ainsi se mettre à l’abri du besoin. Elle accepte les interviews et donne des photographies pour créer une légende autour de son personnage. La jeune femme organise également ses tournées et part avec son marchand d’art afin de trouver son réseau de vente et promouvoir ses tableaux.

Rosa est reconnue en Europe et aux États-Unis. C’est une artiste accomplie. Au début du XXe siècle, elle sert de modèle à plusieurs femmes artistes. Elles y ont fait référence pour revendiquer le droit à la représentation féminine au sein des membres du Jury du Salon des artistes français.     

Les distinctions reçues par l’artiste

Rosa bonheur a eu une carrière riche auréolée de plusieurs distinctions. Voici une liste non exhaustive de ses distinctions :

  • Salon 1845 : médaille de 3e classe (section « Paysage et Animaux ») ;
  • Salon de 1848 : médaille de 1re classe ;
  • Salon de 1853 : ses tableaux sont exemptés du jury d’admission au Salon
  • 1863 : membre honoraire de l’Académie des beaux-arts de Pennsylvanie et de la société des artistes belges ;
  • 1865 : Chevalier de la Légion d’honneur.

En 1868, la jeune femme est également devenue membre de l’Académie des beaux-arts d’Anvers.

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